Chroniques poétiques

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Alix Lerman Enriquez

Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez

La petite Camargue

Je longeais les grandes étendues sablonneuses qui s’étendaient devant moi. Le soleil se profilait intact entre les branches des arbustes recourbés : petits saules sur l’étang qui n’étaient en fait que des tamaris. Au loin, le galop nerveux des chevaux sauvages écrus, blancs ou beiges, se découpait dans l’immensité du ciel qui me rappelait celle de la mer.

À proximité du sentier que je foulais et que je marquais de l’empreinte de mes pas, des taureaux noirs broutaient l’herbe sèche brûlée par le soleil. Derrière leurs barbelés, ils s’élançaient majestueux et sauvages, dans l’azur illimité, perforant les champs de lavande de leur auguste silhouette.

Alors que, sur l’étang miroir, accouraient en procession des centaines d’oiseaux roses formant un arc de lumière sur le ciel et ces flamants auréolés de faste solaire, mordaient l’eau bleue de leur long bec sinueux, au rythme de leur pas velouté de danseuse.

Non loin de là, le soleil descendait sur la mer et je jouissais de ce spectacle aux couleurs contrastées, emportant avec moi, quelques branches de lilas des mers qui me fouettaient le visage au gré des bourrasques de vent.

Sur le sol pierreux, quelques cailloux bleus et tessons de bouteille, polis par la brise et le temps, avaient sous le soleil presque crépusculaire l’éclat de cristal et de diamant. J’en ramassais quelques-uns et les lançais loin au delà de la ligne d’horizon marine. Ils fragmentaient l’azur en éclats de soleil rouge. Et ce firmament craquelé avait l’allure incendiaire des feux d’été qui s’embrasaient comme dans mes rêves.

J’emportais alors en souvenir, pleine de reconnaissance pour la contemplation de ces joyaux naturels, les images peintes de cette petite Camargue si authentique et désolée.

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