Romans et nouvelles

La planète creuse

de Florian Forestier

Nouvelles

On oublie souvent, quand on passe aux abords de la coque creuse de la terre, qu’au stéthoscope on écoute battre le pouls de l’humanité qui s’y est murée, combien on a pu autrefois miser sur cette planète. La terre était considérée comme un espoir : on suivait attentivement ce qui s’y passait, on y examinait le progrès technique à la loupe, on s’inquiétait des guerres, on se réjouissait des œuvres et des pensées qui y florissaient, on trouvait les humains délicieusement prometteurs et précoces.
Peu d’observateurs cependant prévoyaient le scénario qu’on connaît, qui fit définitivement de l’humanité une aventure à part. On peut même dire que personne ne s’attendait à ce que les humains accèdent, sans s’anéantir, à la maîtrise des moyens d’excéder l’espace de leur planète et celui de leur corps, mais qu’ils choisissent eux-mêmes, par peur, par frilosité, l’enfermement dans lequel on a coutume de les connaître.

Situé autour de la période entourant cet imprévisible virage de l’évolution humaine, le récit de six destins significatifs, commenté par un observateur extérieur.

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La boîte — Paysages

de Florian Forestier

Deux romans

La boîte (préface de Jean-Luc Nancy)

On dirait que chaque jour n’est rien d’autre que cela, un long et trouble apprentissage à mordre en soi-même, que la nuit chaque fois délie. Arriverai-je un jour à m’apprivoiser plus vite ? Cesserai-je une fois d’arriver sans un souffle au sommet du jour, et de là-haut, voir encore scintiller et sombrer l’autre côté ? Est-ce que je saurai enfin me mettre en marche ?

La boîte est un château de Kafka dont la victime serait en même temps l’inventeur, un dédale dont il aurait tracé lui-même les pièges et les cercles mais dont il ne saurait pour autant se libérer. Ainsi, le narrateur de ce roman-poème ne cesse de fabriquer lui-même de nouvelles boîtes pour tenter d’échapper à celles qu’il subit mais dont il participe.

Paysages

Pendant que Lena s’oublie dans l’immensité d’un paysage de montagne, Irène, altière, trompe son ennui et sa peur d’elle-même en s’inventant des rôles qu’elle n’arrive pas à endosser. Le jour, elle admire et envie l’insouciance de Véra. Le soir, sur Internet, elle retrouve Chloé qui rêve de changer le monde et hait quiconque la détourne de sa chimère. Réuni sur Internet, un groupe de jeunes femmes pensives et trop labyrinthiques, tour à tour s’aime et se déchire.

Premier roman de Florian Forestier, écrit trois ans avant La boîte, Paysages pose sur la vie tantôt tragique, tantôt frivole de ces jeunes femmes, un regard aigu et lucide. Sous cet apparent détachement se cache un humour discret qui porte sur ses personnages un éclairage plus révélateur encore mais avec une évidente tendresse.

Illustration de couverture : Motif de rupture de Zoé Benoit (2008)

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