Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Je longeais les rives de la Limatt qui bordait les clochers zürichois. Le fleuve s’incurvait de soleil et de cendre à l’approche du soir pourpre. Plus loin, bien au-delà du fleuve, sur un promontoire de la ville, le temple abritant les vitraux de Chagall scintillait dans le soir solitaire comme la promesse d’une aube riche de couleurs.
Mais pour l’heure, mes pas me portaient de l’autre côté, à Bellevue, là, où le halo solaire se reflétait sur le lac, tandis que les cygnes de nacre glissaient sur la surface nimbée de l’eau comme des fleurs de lotus sur l’eau bleue.
Bellevueplatz portait bien son nom puisque le panorama qui s’offrait au passant permettait de surplomber le lac et ses joyaux. Les derniers bateaux en partance fendaient l’eau et ses mouettes crépusculaires dans le ciel devenu rouge. Je marchais le long de ces rives d’or, toute pénétrée de l’odeur des camélias que perçait la voûte du soir solitaire.
Sur la promenade qui longeait le lac, la rive gauche à présent tout ensanglantée de soleil, m’irradiait de souvenirs qui affluaient à ma conscience comme aux portes d’un rêve blanc. Je marchais une aile de colombe dans chaque main et je voyais se profiler en filigrane, les sculptures de Tinguley et la villa Le Corbusier qui miroitait de couleurs dans le ciel d’été. Je percevais les dernières colombes qui mouraient de torpeur dans le ciel d’or et soudain je pleurai toutes mes larmes d’argent devant tant de douceur et d’ingénuité.
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Au jardin de l’Université — Épave
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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