Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Hier après-midi, je me suis promenée au Parc de l’Orangerie. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas arpenté les allées ombragées de ce jardin qui se colorait déjà de cendre et d’or lorsque je me suis assise pour contempler les arbres et les enfants qui s’égaillaient sur les aires des jeux.
Dans l’anfractuosité du ciel, quelques cigognes se nichaient, planant en bande le long d’un ruban de soie blanche. Comme une procession de plumes noires et nacrées, de becs ensanglantés, les oiseaux quadrillaient le ciel de leur ample mouvement, de leur froissement d’ailes, perceptible à plusieurs kilomètres à la ronde.
Impressionnants ces vols ployés de grands oiseaux ! J’aurais aimé éternellement les regarder, me fondre avec eux. J’aurais aimé subrepticement les rejoindre dans leur mime poétique langoureux, presque désespéré.
Comme ces graciles cigognes, j’aurais voulu m’ébattre sur l’azur, accompagnant leur singulière errance. Comme elles, j’aurais voulu pouvoir rêver les yeux ouverts, déployant mes ailes pétries du silence et des soirs bleus d’hiver, dans le ciel désormais solitaire.
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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