Migratoire — Alix Lerman Enriquez — Les chroniques poétiques

Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez

Migratoire

Je longeais la rivière bleue semée de saxifrage et de pierres. Quelques ronciers tordus s’imprimaient sur le ciel, grillageaient l’eau encore ondoyante sous la lumière crue de l’aurore.

Mon corps était comme arc-bouté sur la terre glaise et je jouais avec l’ombre des rosiers nus sur l’azur, avec les toiles d’araignées encore humides comme le tissage d’un soleil blond d’hiver.

Solitaire à cette heure matinale, je clopinais sur l’herbe bleue, lorsque j’aperçus le vol déployé de cigognes graciles. Elles semblaient m’appeler à la rescousse, fuyant l’hiver et son cortège de froidure et de pluie, fuyant l’hiver et sa nuit d’ombre.

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