Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Ce matin, le ciel est clair et bleu. J’ai la douce sensation de le boire à petites gorgées, à toutes petites gorgées.
Le soleil arachnéen dépose sa toile blonde tissée de lumière au-dessus de nos têtes et il est doux de pouvoir deviner sa présence comme un napperon ouvragé troué de lucioles diurnes, comme un mince bouclier de flammes qui réchaufferait notre corps, notre cœur endolori aussi.
Les oiseaux volent au-dessus des frondaisons cuivrées des arbres encore nus à l’approche du printemps : corbeaux, mouettes, moineaux, sillonnent le ciel, s’essaiment dans une danse endiablée, presque dionysiaque.
En rêve, je me joins à eux dans leur folle farandole. Des ailes — celles de la liberté ? — poussent sur mes épaules lasses, fatiguées, presque voûtées par l’habitude et je m’élance enfin comme un oiseau de proie dans le ciel. Loin, très loin, très haut au-dessus de toutes ces folles contingences du quotidien.
Bientôt petite plume noire dans le firmament plus bleu que la mer, dans l’azur criblé d’un soleil de blé, éraflé par cette frêle lumière de mars, je ne suis plus qu’un scotome brillant dans l’immensité du ciel. Je ne suis plus qu’un point noir dans l’éternité.
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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