Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Alors que les enfants pédalent de plus en plus vite sur leurs vélos respectifs autour du grand terre-plein central, je regarde à travers les jets d’eau bleue irisés de lumière, l’immense château couleur crème érigé en forteresse du parc.
J’aime sa texture de craie, presque de sable, sa couleur grège comme un immense gâteau meringué, comme une motte de beurre prête à fondre au soleil. Et sous l’effet de la chaleur, mon esprit divague, s’émulsionne. Je crois voir des princes, des marquis et des ducs : toute une cour aristocratique qui se presse auprès de cet imposant gâteau de pierre tendre qui se disperse sous la lumière crue du midi.
J’écarquille les yeux mais ma vision s’est évanouie. Je n’aperçois que des enfants qui jouent, courent, pédalent à vélo dans un poudroiement coloré, dans un incessant va-et-vient.
J’entends le fifre des cigales sous le frissonnement des pins et plus loin le froissement des lauriers-roses. Plus loin encore, le chuchotis de la mer à peine amorti par le crissement des moineaux et des mouettes.
Je thésaurise ces instants, ces fragments de ciel bleu, ces azulejos ocellés de soleil et promis à une lumière perpétuelle. Je les recueille pour les collecter dans mon herbier de vacances déjà plein de souvenirs du parc Borely.
Lire les autres chroniques
La vallée des ours — La mer en sourdine
Contacter Alix Lerman Enriquez :
Page mise à jour le 2 décembre 2023
© hervé roth éditeur 2007-2024 — Tous droits réservés pour le contenu textuel et iconographique de ce site
Contact concernant le site :
hervé roth éditeur
80, route du Vin — 67310 Dangolsheim
téléphone 03 88 04 94 04 — fax 09 72 11 15 39 —
SIREN 493 624 837