Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Aujourd’hui, il pleut, il pleut de plus belle. Sous le ciel gris, les arbres prennent une teinte morne, terne. Leur verdure, saupoudrée de nuées, se mue en une substance caoutchouteuse, visqueuse. Quelques corbeaux y élisent domicile. Les superbes marronniers en fleurs et leurs hampes profuses ourlées de nacre, de rose, d’ivoire, agitent tristement leurs branches. Comme des épouvantails déchus et promis à un bien sombre avenir.
Où est-elle donc cette splendeur qui les faisait paraître si majestueux ? Où est-elle cette lumière qui les nimbait de sequins d’or, promis à l’adoration perpétuelle des oiseaux ? Où est-elle donc ?
Ces arbres, marronniers ou bien acacias aux fleurs blanches odorantes semblent lentement, doucement tomber dans l’oubli. Et je pleure la déchéance de ces arbres qui, hier encore, affichaient tant de morgue et d’insolence au regard étonné des passants. Ces arbres sont à présent des statues immobiles comme les vagabonds moribonds d’un triste été.
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Premier automne — Un oiseau dans le ciel
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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