Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Depuis près d’une heure, mon journal était ouvert à la même page. Les lignes sinueuses dansaient devant mes yeux car mon esprit trop distrait ne parvenait pas à se concentrer sur la lecture de ces signes noirs et mouvants. La café tourbillonnait dans ma tasse grège comme des vagues brunes dans d’incessants vertiges de douceur.
Au dehors, l’azur martelait le jour et sa pulsation rauque rythmait la candeur du soleil sur la mer que j’apercevais de ma fenêtre, à perte de vue. Les bouquets de chardon sur la digue de pierre déchiraient le ciel de leurs têtes crénelées comme des scalpels végétaux qui éraflaient les mains des passants alentour.
Je regardais se poser sur l’eau bleue les rayons de l’ambre solaire. J’écoutais le chuchotement de la mer qui murmurait à mon oreille comme un écho à la matité du ciel, imitant le bruissement de l’aube sur le sable, la trace des sternes ponctuant d’empreintes d’or la sable blond.
Le safre du ciel, autrefois craquelé de mosaïques, perlait maintenant, liquide, sur la mer, où la ligne de l’horizon disparaissait dans un firmament sans fin qui ondulait sous de premières lueurs rougeoyantes.
Je fermais les yeux sur ces images marines qui s’imprimaient sur la surface plissée de mes paupières et dans la solitude de ce jour d’été, je dégustais mon café devant le spectacle d’une mer incendiée d’aurore.
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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