Chroniques poétiques

Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez

À mon réveil, j’ai regardé de ma fenêtre le paysage recouvert de neige, l’empreinte de pas et de traces d’oiseaux qui recueillaient la rosée matinale comme de l’ambre rouge et liquide que le soleil caressait en même temps que l’azur.

Je regardais ces empreintes pétries de glace, miroirs d’argent qui s’incurvaient sous le vol des mouettes presque lunaire. Et je finis par suivre, en pensée tout du moins, ce sentier de poudre blanche qui semait des éclats incendiaires sous mes pas. Le ciel jetait un voile bleuté sur l’itinéraire brisé et le silence mat de mon errance sur la neige. Le vent fouettait mes joues roses et grêles, les rendant plus pourpres encore sous la brûlure du soleil.

Des étoiles devant mes yeux, j’avançais comme un pantomime désarticulé et grisé par la lumière de l’aurore. Chacun de mes gestes pourvoyait d’ombre la lueur de l’instant suivant. Et dans un vacarme d’oiseaux, je croyais entendre sourdre l’eau d’une fontaine encore évanescente, sous l’éclosion des fleurs rouges et sauvages de l’hiver.

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