Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Je marchais dans la pénombre du soir. La nuit était déjà presque violette. La plage semée de restes de coquillages et de débris d’étoiles reflétait l’ambre de mon corps tout entier et le corps rond de la pleine lune. Disque d’or liquide déposé sur du papier bleu cellophane miroitant sur la grève encore toute grège, encore noircie de nuit.
Les mouettes, vêtues de papier raphia nacré, argenté par endroit, hachuraient violemment le ciel, le découpaient en faisceaux de lumière, en lamelles d’or qui lacéraient ma nuit.
Je m’allongeai sur le sable, fermant les yeux à cette nuit de pleine lune, cette nuit maritime où j’attendais que plongent les ténèbres sur la surface lisse de la mer et que glisse au matin la rose effeuillée de l’aube et qu’érafle l’aurore éraillée du silence des mouettes et qu’éclose enfin après ma nuit noire, la fleur pétulante du jour nouveau.
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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