Le long des péniches — Alix Lerman Enriquez

Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez

Le long des péniches

Mes pas me portaient le long des berges rouges de soleil piquetées de l’ombre des péniches magistrales. Le ciel avait déposé sur leur coque écrêtée de nuit quelques débris d’étoiles que les chats bleus errants mordaient à l’aube.

La lune, aussi, avait tracé sur l’eau des ricochets de soleil, des frêles ellipses qui se formaient et se défaisaient au gré du sillage des cygnes vagabonds. Flocons de neige, il flânaient frêles et majestueux comme des fleurs de sel sur la mer.

Je m’arrêtai prendre un verre de vin au café de la péniche. Sa robe rose et lustrée tintait dans le silence de l’eau claire. Il avait un goût de soleil et de ciel sur ma langue.

Et au loin, je voyais poindre à droite le dôme rouge de la cathédrale médiévale qui s’empourprait déjà de rose dans l’évanescence de l’aurore.

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