Chroniques poétiques

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Alix Lerman Enriquez

Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez

Sur le pont de la Dordogne

Après ma promenade au Parc des Contades, entre les arbres percés d’azur, je continuais à errer, ma tête pleine de verdure et l’odeur de l’herbe coupée qui parfumait mon sac.

En chemin, je m’arrêtai sur le Pont de la Dordogne où passaient tant de voitures. L’asphalte qui le recouvrait, me dissuadait d’aller plus loin et de chercher ailleurs l’objet de quelque errance enchanteresse.

Il aurait fallu que je pousse ailleurs ma flânerie parmi les fleurs du Parc de l’orangerie par exemple. Mais mon corps fatigué s’arrêtait à ce point culminant et bétonné. La curiosité d’autres lieux et d’autres rêves faisait place à l’épuisement. J’allais capituler, faire demi-tour et rentrer chez moi, lasse de tant de lignes droites et de ciment sans fleurs lorsque, au moment où j’allais reprendre ma route, un spectacle me saisit.

Là aussi, mon esprit se perdit en divagations poétiques. En dessous du pont, l’eau reflétait les flèches façonnées de grés rouge et de soleil de Saint-Paul, miroitantes sur l’eau du fleuve et baignées des grains de l’aube encore fraîche.

La frêle frondaison des saules pleureurs se reflétait sur la surface spéculaire de l’eau bleue ; Et les roses trémières, égrenées sur le sentier qui menait au bord d’une petite maisonnette, offraient ses fleurs à la boutonnière du ciel.

J’entendais de loin le pépiement des oiseaux dans l’or de l’aube. Et une lueur écarlate sur la surface du rivage m’annonçait la jouissance de l’aurore, sa splendeur posée sur l’eau.

Je restais des heures à contempler le ciel perdu dans les ricochets de l’eau et décidée à ne pas perdre une goutte d’or de soleil, je regardais le reflet de l’oiseau sur le fleuve qui se mirait comme Narcisse à la surface transparente.

Je repartis et traversai le pont de la Dordogne, pleine d’images spéculaires et d’eau bleue.

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