Chroniques poétiques

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Alix Lerman Enriquez

Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez

Le Mont Saint-Michel

En marée haute, n’émergent que quelques tourelles sauvegardées de la mer. En marée basse, l’édifice encastré dans l’eau bleue s’enfonce comme un château de sable.

Le mouvement toujours réitéré de la marée montante est marqué par la litanie de la lune qui calque sur le ciel d’eau l’édifice de pierre où coulent les dernières gouttes de rosée, comme un joyau que le soleil aurait ciselé à la lumière de l’aube.

L’odeur du sable mouillé accompagne ma montée vers plus de hauteur et un point de vue où la mer se laisse admirer. Ces effluves marins m’émeuvent comme le parfum reconnaissable entre tous de la pierre ancienne.

Je crois me souvenir de quelques promenades effectuées le long des promontoires et des remparts qui menaient au cloître fleuri puis au clocher. J’entends encore dans mon rêve la clameur des mouettes dans le firmament devenu gris, le tissu du ciel bleu qui s’effiloche en nuages perlés de soleil comme des morceaux de nacre dans ce jour de silence.

Mon cœur s’essouffle à la vue des galets et des coquillages roses qui égrènent mon chemin vers les hauteurs célestes de l’abbaye. Cette promenade m’offre la vue de paysages insoupçonnés de la baie : magnifique anse marine mariée de ciel bleu et de lumière.

Je continue mon périple, le regard rivé sur l’horizon de la mer et ses trésors. Les mouettes m’encerclent pour guider mon errance qui a tout l’air d’un parcours initiatique. Je ferme les yeux éblouis par le soleil dont les rayons ravivés jettent en pâture les dernières zones d’ombre de la pierre grise.

Lorsque j’ouvre à nouveau les yeux, je suis au sommet de l’édifice, la mer et le ciel s’étendent à perte de vue comme une leçon d’éternité.

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