Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Dans la position du penseur de Rodin, je suis restée assise de longues heures sur un banc recouvert de bois de rose. Les fleurs trémières trouaient de perles étranges et rares le ciel écartelé.
L’herbe bleue à mes côtés recueillait les scarabées d’ébène et des boutons de nacre qui n’étaient que des perles de rosée emprisonnées sur le rebord des pierres. Ces gouttes de rosée brillaient dans le matin éclos comme des lucioles improvisées.
Au creux de ma main blanche, que je déployai soudainement sous la violence du jour devenu écarlate et déhiscente comme une fleur vibratile, l’oiseau s’abreuvait d’eau et de soleil.
Je fermais alors les yeux et des rêves s’imprimaient sur la surface polie de mes paupières, plissées par la lumière de l’aube.
Et dans ces moments de déréliction, je recueillais mon visage dans mes mains, pensive et comme abandonnée sous la lumière crue du jour qui ne cessait de m’éblouir.
Je scrutais l’horizon baigné d’or, où comme une tapisserie royale, s’imprimait le soleil gladiateur perlé de sang et de roses parmi les larmes et l’échancrure du ciel. Puis je refermais mes yeux, m’abandonnant aux délices d’une rêverie désordonnée, pleine de la douce espérance de l’aurore.
Lire les autres chroniques
Contacter Alix Lerman Enriquez :
Page mise à jour le 2 décembre 2023
© hervé roth éditeur 2007-2024 — Tous droits réservés pour le contenu textuel et iconographique de ce site
Contact concernant le site :
hervé roth éditeur
80, route du Vin — 67310 Dangolsheim
téléphone 03 88 04 94 04 — fax 09 72 11 15 39 —
SIREN 493 624 837