Les chroniques poétiques d’Alix Lerman Enriquez
Je suis confortablement installée sur un banc du parc de l’Orangerie, en face de l’aire de jeu en forme de navire qui semble en partance. Et j’attends que se distille en moi la lumière vespérale : douce, presque lunaire, qui coule sur ma peau, au creux de mon corps comme au sein des calices des fleurs, comme sur la cime des arbres d’or en frêle déliquescence, en grains de poudre d’automne.
J’entends le cri des enfants qui s’égaillent, qui jouent à saute-mouton, à la balançoire. J’entends la folle rumeur du soir qui s’enfle et continue d’enfler dans le brouhaha perpétuel des branches d’arbres et la brise infinie de mon âme : souffle de feuilles, froissement d’ailes qui s’évanouissent dans le ciel rose turgescent, avant que ne naisse notre nuit glabre.
Au retour, en quittant le jardin, alors que nous foulions l’asphalte déjà goudronné de pénombre, nous avons pu admirer un essaim d’oiseaux noirs qui papillonnaient au-dessus de nos têtes. Il lançait des croassements terribles dans le ciel mauve, solitaire. Et dans de folles incantations, presque macabres, ce cri rauque trouait notre silence rapiécé d’or.
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Page mise à jour le 2 décembre 2023
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